Cadre légal belge et européen

Depuis 2003, un nouveau cadre légal organise la comptabilité publique en Belgique, qui découle de la loi du 17 juillet 1975 relative à la comptabilité des entreprises.

 

Le cadre de la comptabilité publique est applicable à l’autorité fédérale et aux entités fédérées, notamment à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il impose dorénavant la tenue d’une comptabilité générale en lien avec la comptabilité budgétaire. La loi n’imposait qu’une première certification qu’à partir des comptes de l’année 2020, raison pour laquelle dix-sept années se sont écoulées depuis le vote des lois de 2003.

Pour répondre à ces obligations, toutes les entités publiques doivent établir un compte général, composé des comptes annuels, qui représentent l’interprétation économique des activités du service et du compte d’exécution du budget, qui renseigne sur la manière dont les autorisations budgétaires ont été utilisées. Le décret "WBfin" donne des précisions sur la composition des comptes annuels : le bilan, le compte de résultats, le compte de récapitulation des opérations budgétaires, reprenant les recettes et les dépenses comptabilisées dans les classes budgétaires du plan comptable sur la base de la classification économique et l’annexe.

 

Principes de comptabilisation

La comptabilité générale est établie selon le plan comptable AR2009, qui comprend un système de comptes normalisés et des règles pour l’enregistrement, l’imputation et l’évaluation des opérations. Le plan comptable AR2009 est applicable aux communautés, aux régions et à la Commission communautaire commune.

La comptabilité est basée sur les transactions, conformément aux prescriptions du SEC2010. Ainsi, les opérations sont enregistrées dans la comptabilité générale et imputées dans la comptabilité budgétaire sur la base des droits constatés lors des transactions et non lors des paiements, et ceci, aussi bien pour les recettes que pour les dépenses.

En pratique, la comptabilité générale reprend tous les droits constatés, qu’ils soient budgétaires ou non, alors que la comptabilité budgétaire n’enregistre que les droits constatés budgétaires.

 

Calendrier

L'exercice comptable commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre pour faire coïncider le budget avec la comptabilité.

La clôture budgétaire est la troisième et dernière phase du processus budgétaire. Elle débute par l'établissement du compte général et par sa transmission à la Cour des comptes par le Ministre du budget au nom du Gouvernement avant le 30 juin de l'année qui suit l'exercice où les crédits ont été consommés. Tandis que le cycle budgétaire s’étend sur trois exercices, les clôtures budgétaire et comptable coïncident lors de l’établissement du compte général de l’exercice N au cours de l’exercice N+1.

 

Éléments du compte général

Le bilan

Le bilan de la Fédération Wallonie-Bruxelles est un document comptable, présenté sous la forme d’un tableau, qui globalise la situation ou le patrimoine à un moment donné. Il est divisé en deux parties et reprend d’un côté les emplois (actif) et de l’autre les ressources (passif).

L’actif recense et valorise les éléments du patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles ; le passif recense et valorise les engagements à l’égard de tiers externes.

Le bilan est une sorte de « photographie » du patrimoine de l'Administration.

Le compte de résultat

Le compte de résultat de la Fédération Wallonie-Bruxelles est un document comptable, présenté sous forme d’un tableau, représentant l’ensemble des charges et produits pour une période donnée.

La nature des charges et produits contenus dans ce tableau peut être déclinée en trois catégories : l’exploitation, le financier et l’exceptionnel (il s’agit de la vision du Plan Comptable Minimum Normalisé dit PCMN. La vision PCN AR2009 est différente).

Le résultat final est constitué par la somme de ces trois catégories.

Il s’agit donc d’un document de synthèse dont le but est d’indiquer la performance de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le compte de résultat ne mesure pas les mouvements financiers (en argent), mais les flux d’enrichissement ou d’appauvrissement du patrimoine.

Le compte de récapitulation des opérations budgétaires (CROB)

Le compte de récapitulation des opérations budgétaires est un tableau de synthèse des opérations budgétaires - dépenses et recettes - effectivement réalisées durant l’année.

Les dépenses et les recettes sont classées par destination en suivant la classification économique.

La réconciliation des résultats comptables et budgétaires pour l’exercice

Elle a pour objectif d’expliquer les différences entre le résultat comptable et le résultat budgétaire.

Le compte d’exécution du budget reprend les recettes budgétaires acquises, les consommations de crédits d’engagement et de liquidation effectuées sur les crédits classiques et fonds budgétaires durant l’exercice passé ainsi que l’encours des engagements budgétaires à la fin de celui-ci.

L’annexe au compte d’exécution du budget

L'annexe fournit au moins :

1° les informations utiles à l'appréciation des données relatives aux actifs immobilisés, aux créances et à la dette ;

2° un commentaire visant à réconcilier le solde budgétaire et le résultat de l'exercice de l'entité ;

3° un état des droits et engagements hors bilan ;

4° un rapport sur les transferts de biens immeubles ainsi que sur les aliénations à titre onéreux des biens immeubles.

Le compte de gestion

Le compte de gestion reprend les recettes et les dépenses effectuées sur les comptes financiers du Trésorier centralisateur.

 

Contrôles

La Cour des comptes audite le Compte général et, après la rédaction de son Rapport sur celui-ci, initie la phase contradictoire avec l’Administration et le Cabinet du Ministre du Budget.

Elle délivre, en conclusion de son Rapport, une certification (favorable, avec réserves ou défavorable) ou, le cas échéant, les raisons qui l’empêchent de certifier le compte (abstention).

A noter que les observations et l’éventuelle certification de la Cour des comptes seront publiées en annexe du décret portant son approbation.

Le cahier d'observation de la Cour des comptes est présenté et commenté en commission du Budget.

Le projet de décret de compte est ensuite voté au Parlement lors d'une séance plénière, approuvant par cet acte l'utilisation que l'Administration a fait des crédits autorisés par le Parlement lors du vote du budget lors de l'exercice précédent.